UNE ÉLÉGANTE CONSTRUCTION ACHEVÉE EN 1776
RÉSUMÉ DE L’HISTORIQUE DU BÂTIMENT OCCUPÉ PAR LES SERVICES DE L’HÔTEL DE VILLE.
En plein centre de Spa, l’hôtel de ville est une élégante construction achevée en 1776 à la demande de Lambert Xhrouet, fondateur de La Redoude. Il voulait ainsi doter la cité thermale d’un vaste et confortable hôtel qu’il dénomma « Le Grand Hôtel ».
Agrémenté à cette époque de jardins, de terrasses et de bois, cet hôtel abrita des personnalités célèbres venues prendre les eaux à Spa..
De 1809 à 1825, le Grand Hôtel fut occupé presque exclusivement par la famille Cockerill, d’origine anglaise, qui s’implanta à Spa. Le fils, John, ingénieur bien connu dans l’histoire de la sidérurgie du bassin liégeois, implanta contre (et peut-être en partie dans) le Grand hôtel une fabrique de cardes et de broches comprenant une centaine de machines activées par une machine à vapeur. Cette production, dont profitait l’industrie lainière verviétoise, fut maintenue jusqu’en 1848.
En 1850, le Grand Hôtel est aménagé pour l’École Industrielle et Commerciale, nouvellement créée, puis est occupé par l’École Moyenne de l’État pour garçons, jusqu’en 1908. Le bâtiment est alors en bien triste état. On y constate des problèmes structurels importants dus à une instabilité des fondations, réalisées en terrain tourbeux. Sa démolition est même envisagée par la Ville de Spa en 1911.
Occupé par les Allemands pendant la guerre 1914-1918, il abritera encore la bibliothèque communale pendant une douzaine d’années puis sera totalement abandonné.
Un projet général de restauration est bouclé en 1930 par l’administration communale qui avait décidé d’y installer son hôtel de ville, avec l’aide des pouvoirs publics. Murs et planchers furent abattus au profit d’une nouvelle structure en béton, mais la façade principale put être sauvegardée. Celle-ci a conservé toute son élégance et son raffinement, propres à l’architecture du 18e siècle. Entretemps, une proposition de classement comme monument aboutit favorablement en mars 1934, justifiée par l’intérêt historique, artistique et archéologique du bien.
Depuis, l’hôtel de ville a été agrandi par une extension en façade arrière en 1980 et des travaux subsidiés de restauration de la façade principale (dont le remplacement de pierres moulurées du fronton, des larmiers et des seuils des balcons) ont été terminés en 1990.
Martine MARCHAL
Historienne de l’art et archéologue.